Suggestion bizarre pour qui pense, alors, peut-être, à Marrakech et son surnom de «ville rouge» qu’elle doit à ses remparts et aux constructions typiques de la médina, mais aussi aux étendues sèches et presque lunaires qui séparent cette grande ville de l’Atlas ou du Littoral.

Mais, quelque soit la saison, qu’on y recherche le soleil ou qu’on tente de le fuir, il y a toujours une nuance de bleu pour se rafraîchir.

C’est le cas du Jardin de Majorelle qui doit son nom au peintre français qui, tombé amoureux de Marrakech, y fit construire dés 1931 une villa d’une étonnante modernité pour l’époque, avec un vaste atelier au rez de chaussée et, surtout, un jardin botanique d’inspiration tropicale, structuré autour d’un long bassin central.

Il a également donné son nom à un bleu outremer/cobalt, très lumineux et intense à la fois. Un bleu que l’on retrouve largement utilisé dans ce jardin et cette construction.

Après la mort du peintre en 1962, c’est Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé qui font l’acquisition de cette propriété dans laquelle d’importants travaux de rénovation sont entrepris. Au décès du couturier, en 1988, ses cendres seront dispersées dans la roseraie de la villa et un mémorial lui est dédié. La villa est, elle devenue un Musée Berbère ou la collection Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé est exposée au public.

A plusieurs kilomètres de là, dans un tout autre décor, c’est encore le bleu qui surprend les arrivants à Essaouira «la bien gardée» ou encore «Mogador» (son appellation française). Sa Médina est inscrite au patrimoine Mondial de l’Unesco et, hormis le vent qui balaie constamment cette ville de pêche située sur la côte atlantique, au côté d’Agadir, c’est le bleu et blanc des façades qui marque ses visiteurs. Une combinaison peut-être due à une ancienne colonisation par des carthaginois. On pourrait penser à Santorin … si on n’était pas au Maroc. En effet, Essaouira a ses propres spécificités, comme l’huile d’Argan qu’on ne trouve que dans la région ou comme un tournage d’Othello d’Orson Welles qui utilisa ses remparts comme décor.