Bienvenue à Maaseik, cette perle du « Mazland » qui semble avoir été sculptée par la Meuse elle-même. Ici, l’eau n’est pas juste un décor : c’est une muse, une force, une complice. Elle serpente, elle inspire, elle fait vivre. D’ailleurs, Maaseik peut se vanter d’abriter le plus grand port fluvial intérieur de plaisance d’Europe — rien que ça ! Plus de 10 000 bateaux s’y baladent, profitant des bras capricieux de la Meuse, cette « femme frivole » qui change de lit comme bon lui semble.
Mais Maaseik, ce n’est pas qu’un port. C’est aussi une ville d’art et de mémoire. C’est ici que les célèbres frères Van Eyck, Jean et Hubert, ont vu le jour — enfin, selon les locaux, et ils défendent cette paternité avec passion. Leur génie artistique est célébré dans un musée niché dans l’église des Capucins, où l’on peut admirer des reproductions grandeur nature de leurs chefs-d’œuvre, disséminés aux quatre coins du monde. Et non, il n’y a pas que l’Agneau Mystique à Gand !
En flânant sur la Grand Place, on tombe sous le charme de 32 maisons classées, restaurées avec amour, témoins de l’architecture mosane. Certaines datent du XVIIe siècle, d’autres du XVIIIe, et toutes racontent une histoire. Celle de l’incendie de 1684, par exemple, qui a ravagé 180 maisons et poussé les habitants à troquer le bois pour la pierre. C’est ainsi qu’est née l’identité architecturale de Maaseik.
Et puis il y a cette maisonnette à la façade si étroite qu’on la croirait sortie d’un conte — deux mètres de large, pas plus ! Ancienne demeure du maréchal Ferrand, elle est aujourd’hui considérée comme le joyau du Limbourg. Sur certaines façades, on aperçoit des masques sculptés, vestiges d’un temps où les médecins et pharmaciens affichaient leur savoir hérité des traditions arabes et orientales. Un clin d’œil à la pharmacopée venue de Perse, d’Inde ou de Chine.
La Meuse, toujours elle, a façonné le commerce de la région. Les Lombards, venus d’Italie du Nord, y ont établi les premières banques. Et quand les carrières de gravier ont fermé, elles ont laissé place à des lacs, des plans d’eau, des ports… autant de terrains de jeu pour les amoureux de la nature. D’ailleurs, Maaseik ne se contente pas d’être belle : elle est aussi engagée. Plusieurs années de suite, elle a décroché le drapeau bleu écologique, preuve de son amour pour l’environnement.
Alors, Maaseik, c’est quoi ? C’est une ville qui danse avec la Meuse, qui peint avec les Van Eyck, qui bâtit avec la mémoire et qui respire avec la nature. Une ville à découvrir, à savourer, à raconter.